22 Juin | Actualités

Adrien Julloux : « C’était enrichissant à tout point de vue »

Adrien Julloux, chez les Merlus depuis huit saisons, s’est engagé la semaine passée avec l’US Concarneau (National). L’ancien lorientais revient sur ses années au FCL, tant sur le plan sportif que scolaire. Entretien.

Adrien, tu quittes le club après huit ans au FC Lorient…
Je suis arrivé au club en 2013-2014 tout en étant, dans un premier temps, au Lycée du Gros Chêne à Pontivy. J’étais présent au club pendant les vacances et lors des matches. Ma première année était un peu particulière du coup.

Quel sentiment a prédominé suite à ta signature à Concarneau ?
Je pense avoir bien progressé et évolué avec les coaches qui m’ont accompagné au club, à Lorient. Aujourd’hui, je sais ce que je quitte. Ça faisait un petit moment que je pensais à aller voir plus haut et ainsi franchir une marche moins haute qu’un groupe professionnel de Ligue 1. Je voulais passer par une étape intermédiaire avec Concarneau en National. C’est sans doute plus accessible dans un premier temps.

Tu continues ton évolution en rejoignant les Thoniers…
L’objectif que j’avais était de jouer plus haut pour me confronter au niveau supérieur et voir ce que je vaux dans un football un peu différent dans ce championnat de National. En regardant et en suivant ce championnat, il y a quand même pas mal d’équipes qui jouent bien au ballon. Le profil de Concarneau a bien évolué aussi l’an passé. Il y a des aspects du jeu qui se rapprochent de ce que Régis Le Bris met en place avec la réserve du FC Lorient. Il y a des similitudes sur le projet sportif, c’est ce qui est intéressant.

Que retiens-tu de ces années au FC Lorient ?
Je suis arrivé lors de l’inauguration de l’Espace FCL donc nous pouvions travailler dans un cadre très agréable. Les premiers matches que j’ai fait avec l’équipe réserve correspondent aussi à l’année où nous avons été champions de CFA à l’époque. Il y a deux ans, j’avais pu intégrer le groupe professionnel lors des trois derniers matches de la saison pour essayer de jouer la montée. Je n’étais pas rentré mais j’ai pu prendre de l’expérience et du vécu. C’était intéressant. Je retiens aussi le quotidien, la vision du jeu qui a été développée, les notions tactiques, stratégiques, les différentes options de jeu, le travail vidéo…J’ai pu progresser grâce à tout cela.

Toutes ces années ont donc été enrichissantes pour toi tant sur le plan sportif qu’humain…
Oui, bien évidemment. J’ai croisé pas mal de joueurs. Il y a eu des échanges avec des joueurs de tous les âges, des membres du staff. C’était enrichissant à tout point de vue.

Tu étais un cadre de la réserve et un référent pour des joueurs un peu plus jeunes.
C’était un peu l’idée que se faisait le coach et le staff d’un joueur cadre pour accompagner, pour donner des conseils et des astuces de placement à chacun, aux plus jeunes. Même si je ne suis pas le plus grand des bavards. Pour pouvoir ainsi les mettre à l’aise en début de saison, dans des contextes différents et apporter mon recul sur la situation.

Tu as hâte de découvrir un nouveau rôle, un nouveau statut ?
L’environnement sera différent. Je ne vais pas non plus à l’autre bout du monde. Je connais bien le club de Concarneau puisque j’ai pas mal joué contre eux quand j’étais petit, je visualise bien aussi les infrastructures. Je connais beaucoup de joueurs sur place notamment Tristan, Peter et Maxime Etuin qui vient d’arriver. Je vais découvrir une nouvelle atmosphère. Mon parcours à Lorient n’est pas comme tout le monde. Quand j’ai fait ma troisième année d’études, j’ai fait un stage en gros œuvre chez SRB, un partenaire du FC Lorient, sur Vannes. Je m’entraînais avec le VOC lors des derniers mois de l’année. J’ai ainsi pu comparer ce qui se faisait entre un club amateur et un environnement professionnel. C’était bien de mettre tout cela en parallèle et de se rendre compte de ce que l’on avait sur Lorient. Ce nouveau départ me permettra aussi de créer un peu d’inconfort pour poursuivre mon développement.

Tu évoquais à l’instant tes études. Peux-tu nous retracer ton parcours scolaire et universitaire ?
La première année était spécifique puisque je suis resté au Gros Chêne à Pontivy en filière S. J’ai pu participer aussi aux compétitions UNSS. J’ai ensuite intégré à plein temps le centre de formation en allant en université à Lorient, en filière scientifique mais générale avec principalement des maths, de la physique et de la mécanique théorique. En Licence 3, je me suis orienté dans le génie civil. J’ai fait une licence dans ce domaine. J’ai poursuivi sur un master lors des deux années suivantes en gestion de projets puis un master recherche.

Tu as donc réussi à cumuler des études supérieures tout en jouant au haut niveau.
C’est faisable mais je ne peux pas dire que c’était facile. De temps en temps, c’était un peu la course, j’étais fatigué…Dans le bus, certains regardent des matches où jouent à la PlayStation pendant que je révisais. Mais c’était un choix. A terme, on est satisfait quand on réussit.

Comment envisages-tu l’avenir à Concarneau, sur le plan sportif voire dans le monde du travail ?
D’un point de vue professionnel, je suis d’un naturel assez curieux et j’aime bien apprendre de ma propre initiative. L’année dernière, c’était un peu compliqué d’avoir quelque chose en parallèle puisque les plannings ne sont pas facilement conciliables pour des employeurs, d’un point de vue sécuritaire, assurance…L’avantage d’être étudiant, c’est que tu as le statut. Les choses sont plus faciles à adapter. A Concarneau, le format du contrat me permet de suivre une formation. Sinon, ce sera le football à plein temps comme à Lorient.

Qu’est-ce que l’on peut te souhaiter sur les prochaines années ?
De réussir en National aussi bien qu’en N2 et franchir la marche suivante pour ainsi viser un nouveau supérieur. Le fait de faire des études pendant cinq ans te met aussi dans un inconfort et d’avoir une autre mentalité. L’un permet de développer l’autre. Quand tu es en cours, ce n’est pas forcément très agréable mais quand tu arrives sur le terrain, tu as peut-être un peu plus envie. Je pense que c’est pour avoir un équilibre sur nos journées. Avoir des études en parallèle est important.

As-tu un message à faire passer aux jeunes du Centre concernant ce double projet sportif et scolaire ?
C’est bien qu’au centre de formation à Lorient que l’on soit mobilisé pour poursuivre nos études, au moins jusqu’au bac. On a la chance aussi qu’un BTS soit proposé. Pour ceux qui sont déterminés, qu’ils n’hésitent pas à aller en université s’ils voient que quelque chose les intéresse. Les profs sont là aussi pour nous accompagner et nous soutenir. En y mettant du sien, il n’y a pas de raison que ça ne fonctionne pas.

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