21 Oct | Actualités

Jean-Marie Stéphanopoli : “Je pensais partir sur une autre voie”

Jean-Marie Stéphanopoli, l’entraîneur adjoint des Merlus, nous a accordé une longue interview avant d’affronter les Girondins de Bordeaux ce week-end. Le bras droit de Christophe Pelissier est revenu sur sa carrière de joueur, ses débuts d’entraîneur, son arrivée au FCL puis a abordé le futur adversaire du club.

Jean-Marie, peux-tu nous rappeler, avant d’être entraîneur, ton parcours de joueur professionnel ?
C’était il y a longtemps. Les années passent vite. Je suis formé au Paris Saint-Germain pendant cinq ans, puis prêté au Red Star une saison durant laquelle tout ne se passe pas forcément bien. Je fais un retour dans un club en post-formation à Lille. J’ai du temps de jeu, notamment dans les séances d’entraînement avec les pros. Je fais aussi pas mal d’apparitions dans le groupe professionnel ainsi que quelques bribes de matchs. Et ensuite je fais une carrière en Ligue 2. De mes 23 ans jusqu’à mes 35 ans j’évolue quatre ans à Laval, trois ans à Amiens puis deux ans à Reims avec au total 300 matches en Ligue 2. Je fais au final une longue carrière en Ligue 2, qui était mon niveau. Je n’ai pas connu de montée, ni de descente, mais un titre qui me tient à cœur : la Gambardella avec le PSG, la seule encore aujourd’hui.

Tu es donc fier de ton parcours…
Je suis très fier car j’ai l’impression d’avoir donné le maximum dans tout ce que je pouvais faire. J’estime que mon niveau était en Ligue 2 puisque je n’ai pas joué plus haut. Je suis aussi fier parce que j’aurais très bien pu réaliser une carrière amateure en CFA 2, en CFA ou en D3. Ça s’est joué vraiment à peu de choses. Je sais très bien que je n’avais pas un niveau exceptionnel mais j’étais un gros travailleur. Je sais d’où je viens.

Est-ce que l’idée d’entraîner est venue rapidement durant ta carrière de joueur ?
Non, parce que j’aurais vraiment aimé partir sur une autre branche. Quand on arrive à 35-36 ans, le foot peut être secondaire. Pour la famille, ce n’est pas forcément évident de bouger. Il y a un manque familial. Et je m’étais dit que pour retrouver des week-ends, il fallait tenter une autre voie. Je pensais notamment à l’immobilier ou à la finance. Ce sont des domaines qui me plaisaient énormément. J’avais quand même passé mes diplômes parce que j’aimais le football. Après, ce sont les événements qui ont fait que… Je descends à Toulouse en famille pour m’y installer. Je rencontre par hasard, dans un centre commercial le président du club de Castanet pour prendre
une licence pour mon fils. On discute et, de fil en aiguille, il me propose de venir m’entraîner avec eux pour garder la forme et avoir mes week-ends. Ensuite, ce même président m’a proposé d’être entraîneur-joueur. Je refuse d’être joueur mais entraîneur pourquoi pas. Je voulais voir ce que c’était. Ce fut une révélation pour moi. J’avais l’âme pour être sur le terrain et entraîner. J’y ai pris goût dans ce monde amateur où j’ai retrouvé des valeurs d’antan avec l’exigence des pros. J’y suis resté sept ans en ayant appris énormément sur la gestion humaine, la préparation des séances, la gestion d’une équipe, la prise de parole en public.

Est-ce que tu peux nous parler un peu plus précisément de ta première rencontre avec le coach ?
C’était une volonté de ma part de le rencontrer parce qu’il faisait du très bon travail sur la région toulousaine. Et ça se savait. Je voulais simplement savoir s’il avait besoin de quelqu’un, car il avait l’habitude de travailler seul. Nous nous sommes rencontrés en 2012, par l’intermédiaire d’Olivier Lagarde, mais au départ il a préféré travailler seul. Lorsqu’il est parti passer son BEPF en 2014,
il a pensé à moi pour venir l’aider. Il avait besoin d’un adjoint. De mon côté, j’avais surtout besoin d’apprendre et voir comment il fonctionnait puisqu’il connaissait une grande réussite.


Comment définirais-tu ton rôle plus précisément au sein du staff ?
Il s’est affiné et on essaie de l’affiner chaque année. Entre cette année et la saison passée, le rôle a encore un petit peu changé. On essaye d’aller plus loin dans la démarche, dans les missions et la fonction de chacun. Aujourd’hui, il me laisse la planification de la semaine à 90% du temps, la création de séances et leur animation en collaboration avec lui et Julien Outrebon. Tout est soumis à la validation de Christophe. J’analyse aussi l’adversaire avant la planification de semaine. J’observe trois matches en détails et j’essaye d’être le plus juste possible. Petit supplément cette année : l’individualisation des vidéos. Chaque semaine, on essaye de voir les titulaires du match précédent pour affiner leur match et notre projet de jeu dans tout ce qu’ils ont fait individuellement. Julien Outrebon m’aide aussi beaucoup dans l’animation des séances, dans l’échange sur leur création et sur les coups de pied arrêtés. Je m’en occupais à Amiens et j’ai délégué cette partie à Julien. Il le fait très bien. De mon côté, je ne fais que proposer. À 90% du temps, on est d’accord.
Après il y a quelques rectifications par rapport à la préparation athlétique avec Pierre Bazin ou le coach qui veut faire quelque chose de très spécifique. Il a une énorme confiance en nous, c’est valorisant. Ça nous donne envie d’aller chercher plus loin.

La planification de la semaine est-elle faite en fonction des forces du moment et de l’adversaire ?
Cela peut être très variable. Cette année, on axe beaucoup sur nos forces et sur ce que l’on veut faire de bien. On l’a fait dès la préparation. Ensuite, on accentue sur ce que l’on fait de bien et en parallèle, en fonction de notre projet de jeu puis de l’adversaire que l’on va affronter. Et non pas l’inverse mais sur ce qui peut les mettre en difficulté que ce soit offensivement ou défensivement.

Jean-Marie, ça fait deux ans et demi que vous êtes au club avec le staff. Qu’as-tu appris ou découvert sur le FCL ?
La première chose, et je le dis régulièrement, c’est un club qui nous ressemble au niveau des valeurs et de sa grandeur. C’est un très bon compromis pour un club de Ligue 1 entre le nombre de salariés, le centre d’entraînement à dimension humaine…C’est vraiment quelque chose qui nous ressemble. Dans le fonctionnement aussi où on perçoit beaucoup de confiance. Ce qui nous donne l’envie de travailler encore plus et vivre encore des émotions comme les deux saisons passées. C’est un club qui a la volonté de développer les joueurs entre les anciens et les nouveaux pour avoir une équipe plus forte. Quand on joue les matches, l’équipe nous ressemble et c’est ce que l’on veut faire transparaître au public et au club. Nous sommes dans un très bon club de Ligue 1.

On affronte Bordeaux ce dimanche. Est-ce un match particulier pour toi, l’ancien toulousain ?
Non, pas du tout. Bordeaux et Toulouse sont à 220 km l’une de l’autre. Certes, c’est le derby de la Garonne mais il n’y a pas d’animosité entre les deux clubs. Pour nous, aujourd’hui, il faut continuer à avancer face à une équipe qui est en pleine restructuration, qui a changé régulièrement d’entraîneur depuis 3-4 ans. Cette année, Bordeaux a mal commencé mais semble redresser la barre. Il faudra s’en méfier car elle possède des individualités fortes. Bordeaux veut repartir sur des bases solides. C’est une équipe de valeurs en termes d’individus avec Kalu, Hwang, Koscielny, Costil, Otavio,

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