4 Déc | Actualités

L'interview du mercredi : Stéphane Pédron

Un membre du staff lorientais a porté les couleurs du FC Lorient et du Paris Saint Germain au cours de sa carrière. Il s’agit de Stéphane Pédron, le célèbre milieu gauche passé également par Saint-Etienne et Lens. 

Stéphane, est ce que tu peux expliquer ton rôle au sein du FC Lorient ?
Cela fait maintenant six ans que je suis à la cellule de recrutement du club. Jusqu’à la saison dernière,  avec Christophe Le Roux, je m’occupais essentiellement du recrutement des pros et depuis cette saison s’ajoute également le recrutement des jeunes. Donc ma mission, c’est d’essayer de trouver des bons joueurs pour venir au FC Lorient. 

En quoi consiste ton travail ?
C’est beaucoup de vidéo et le week-end des matches en live. Le vendredi est consacré à la Ligue 2 et au national. Ça concerne les pros et le samedi après-midi, ça concerne les jeunes ainsi que les matches de Ligue 1 le samedi soir. Le mercredi est également consacré aux  jeunes.  Les autres jours de la semaine, c’est de la vidéo et des relations avec les agents. 

Comment s’est passée la transition entre ta fin de carrière et ton travail de recruteur actuel ?
Je ne suis pas devenu recruteur directement. La première année après la fin de ma carrière, j’ai passé mes premières dîplomes, l’équivalent du BE1 actuel et en même temps j’étais sur toutes les séances d’entraînement avec Christian et le staff donc ça m’a permis de revoir de plus près le métier d’entraîneur. A ce moment là comme je venais de finir ma carrière, je participais aux petits jeux donc c’était fort agréable pour une transition. L’année suivant, j’ai intégré la cellule de recrutement.

Tu n’as jamais pensé devenir entraîneur ?
Au début, j’ai passé des diplômes parce que c’est toujours intéressant d’en avoir. On ne sait pas de quoi l’avenir est fait. La cellule de recrutement était déjà en place avec Bernard Le Roux et Ramon Ramirez que Christian a voulu que l’on complète avec Christophe. Ca m’intéressait de continuer dans le football, d’aller voir des matches, de me déplacer.

Est ce que tu sens que tu évolues au niveau du recrutement depuis tes débuts ?
Oui forcément, on a plus d’expérience. On a beaucoup de critères au niveau du recrutement, on connaît très bien le jeu lorientais. Même si au niveau du recrutement, on n’a pas que des bionnes pioches. On connaît très bien le championnat de Ligue 2 et on a eu beaucoup de réussite dans ce domaine. On s’attache à bien le connaître parce qu’à chaque fois,  les garçons qui sont venus d’un étage en-dessous ont toujours donné entière satisfaction.

Est ce qu’il y a un joueur particulier que tu es content d’avoir sorti ?
Oui.  Laurent Koscielny, c’était lorsque l’on commençait avec Christophe. Ça faisait un an ou deux que j’étais dans le métier avec Christophe, Bernard et Ramon. Laurent était un joueur de Ligue 2, que l’on suivait depuis longtemps. C’est vrai que de le voir partir au bout d’un an, c’était un peu dur mais il y avait une telle offre du côté d’Arsenal. C’est aussi ce qui est intéressant dans le recrutement, c’est de faire venir les joueurs chez nous, de les voir progresser et partir vers un grand club, pour nous c’est gratifiant.

Grand rendez-vous vendredi avec la réception du Paris Saint Germain au Moustoir. Quel souvenir gardes-tu de ton aventure parisienne ?
Elle a été très courte comme j’ai été prêté au mois de janvier, lors du mercato d’hiver. J’ai joué cinq moi à Paris. Je jouais moins à Lens, j’ai eu l’opportunité d’y aller. Luis Fernandez m’a appelé. J’étais surpris, content et fier à la fois. C’était un challenge difficile. Paris ça reste Paris. L’atmosphère est particulière. J’ai passé six mois extraordinaire avec un super parcours en Coupe de France  qui s’est soldé par une finale perdue (1-2 contre Auxerre). J’ai côtoyé des supers joueurs, des « stars » comme Ronaldinho, Gabi Heinze, Pochettino, Cristobal. Ce sont de vrais professionnels. Il y avait une super ambiance, je n’ai jamais regretté ce choix là. Le Parc est un stade extraordinaire. J’en avais connu des beaux avant avec Geoffroy-Guichard et Félix Bollaert.

Justement, comment s’est passée ton intégration dans cet effectif ?
On arrive sur la pointe des pieds. Je me rappelle, j’étais un peu réservé mais ils m’ont vite mis à l’aise. Il y a avait des joueurs comme Fred Dehu et Lionel Potillon que j’avais connu à Saint-Etienne. Gabi Heinze m’avait agréablement surpris. Il ne lâche rien à l’entrainement, il veut tout gagner. C’est un attitude que l’on revoir en match après. A l’inverse, Ronaldinho, la semaine il ne faisait pas grand chose la semaine. Mais il était impressionnant comme sur les Toro où il réalisait des gestes que je n’avais jamais vu et que je ne verrai plus. Ronaldinho est une grande star. A l’entraînement, il n’était pas toujours là comme c’est un joueur qui n’aime pas les entraînements. Il n’y a que les matches qui l’intéresse et encore certains matches comme celui face à Marseille. C’est un des grands souvenirs de ma carrière : avoir gagné avec Paris à Marseille 3-0. Luis Fernandez était protégé par le GIGN. Je me rappellerai toujours. De l’hôtel au stade, on avait l’impression de partir en guerre. On est loin du football. Luis avait eu un accueil particulier, il avait reçu des sucettes. Et on avait gagné 3-0 avec un Ronaldinho qui avait fait un match extraordinaire. Je n’en ai fait qu’un mais je l’ai gagné.

C’est ton plus beau souvenir à Paris ?
Oui. Moi, ce que j’adorais, c’était le moment ou les deux équipes entraient dans le stade au début du match. Il y a une adréaline, c’est difficile à expliquer mais j’adorais. Le souvenir de Paris, c’est le Parc mais aussi ce match là. Celui-là est particulier. 3-0 à Marseille avec Paris… Il y a un tel écart aujourd’hui entre Paris et Marseille comme on l’a vu l’autre jour, ce n’est plus pareil.

Entre Saint-Etienne, Paris et Lens,  tu as évolué dans de belles ambiances. Comment vivais-tu cette pression ?
Ça pousse réellement. Le public des verts est exceptionnel. Quand on dit le 12ème homme, dans les trois clubs, c’est vraiment ça. A  l’époque à Paris, le public était dur envers nous comme on était en milieu de tableau. Ils aspiraient à mieux. C’était une ambiance particulière depuis elle a beaucoup changé. Mais en terme de 12ème homme, j’ai vraiment ressenti ça à Saint-Etienne et à Lens.

Ton plus beau but en Ligue 1 ?
J’ai toujours en tête un but. C’était un match particulier, un derby entre Saint-Etienne et Lyon. Grégory Coupet dans les buts, une frappe de 25 mètres. Lucarne. J’ai mis des buts en finesse mais j’avais une bonne frappe je pense. Ce but là est un peu à mon image. 

Combien de buts du pied droit ?
Zéro. De la tête non plus. Aucun but du droit. Je ne m’en servais pas. Ça aurait été marrant de voir combien de fois je touchais la balle avec mon pied droit mais il fallait mieux pas.

Est ce que tu as en tête des gauchers qui te ressemblent et que tu aimes particulièrement aujourd’hui ?
On dit généralement que les gauchers ont une grosse frappe de balle. On me demande pourquoi souvent. C’est difficile à expliquer. J’aime bien les gauchers que l’on a au club. 

Pour le coup, nos gauchers n’ont pas ta frappe de balle…
Non c’est vrai, je chambre Max’ (Barthelmé) la dessus. J’aime bien Max’, c’est un garçon que l’on a été chercher en CFA. Il a beaucoup de qualités. Il n’a pas eu de chance cette année avec sa grave blessure mais il a un jeu qui me ressemble un peu. Il est capable de déborder, de faire de bons centres. Il n’a pas encore montré tout ce qu’il est capable de faire.

Comment peut faire le FCL pour faire un résultat face à Paris ce vendredi ?
Ce sera un match très difficile. Ils ont des joueurs exceptionnels. Je pense qu’il y a un écart entre eux et les autres équipes en Ligue 1. Pour faire un résultat, il faut être en forme, tout donner et jouer notre jeu. L’année dernière, ils ont été accrochés. Cette saison beaucoup moins. J’espère que l’on va voir un bon match »

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