22 Août | Actualités

Formation : Bienveillance et exigence

Comment se déroule cette reprise ?
Nous avons une rotation d’effectif très limitée (3 arrivées à ce jour), en conséquence cette reprise se fait sous le signe de la continuité. La grande majorité des joueurs s’entrainait déjà dans ce groupe réserve la saison dernière et est passée par le groupe formation auparavant. Beaucoup sont mêmes issus de la préformation et de l’école de football. Nous nous connaissons donc parfaitement et bénéficions d’une culture partagée. Nous gagnons beaucoup de temps car il n’existe pas de rupture entre nos groupes d’entrainement. Les principes de développement étant harmonisés entre les différents niveaux, il n’y a pas de temps de latence avant d’enclencher la dynamique de progression.

Quel bilan avais-tu tiré de la saison dernière ?
Le bilan global est positif car progressivement, de plus en plus de jeunes joueurs issus du dispositif de formation (formation complète ou post-formation) viennent renforcer l’équipe professionnelle. Je dois dans ce sens souligner le rôle essentiel que tient l’équipe d’encadrants qui oeuvre quotidiennement sur les différentes missions (scolarité, hébergement, éducation, médical, organisation et logistique, entrainement, recrutement) car ce que nous commençons à voir émerger, est bien le fruit d’un travail collectif.

La formation du FC Lorient continue sa progression et nous percevons les effets significatifs d’un premier cycle de travail. Le nouveau cap a été fixé par le président, il y a 6 ans maintenant et nous évoluons à L’Espace FCL depuis 5 ans. Les joueurs présents à l’école de football ou recrutés en U14 ou U15 à cette époque là, ont intégré récemment l’effectif professionnel (A. Claude-Maurice, M. Guendouzi, M. Guel, I. Meslier ou J. Ponceau par ex.) ou l’équipe réserve (promotions 2000 et 2001). L’objectif n’est pas simplement de signer un premier contrat pro mais bien d’apporter des plus values sportive (améliorer le niveau de l’équipe) et financière (économie salariale, transfert) au club. Alexis Claude-Maurice et Pierre-Yves Hamel ont par exemple apporté leur pierre à l’édifice de la victoire à Chateauroux et contre Valenciennes. De plus, les transferts de Denis Bouanga et Mattéo Guendouzi réalisés cet été contribuent à consolider le club sur le plan financier.

La saison dernière nous a permis de construire une étape très importante : le lien organisationnel et méthodologique entre le groupe professionnel et la réserve. L’un des virages important a consisté par exemple, à limiter la taille de l’effectif professionnel à 25 joueurs (21 + 4 gdb), jeunes joueurs y compris. Cela a eu un effet immédiat sur les joueurs de l’équipe réserve puisque quasi instantanément la situation était posée pour qu’ils puissent s’entrainer régulièrement avec l’équipe pro et donc découvrir les exigences de l’étage supérieur, être connu du staff, vivre les émotions d’un premier banc et d’une première entrée, etc …

Le dispositif de formation s’épanoui car il s’intègre progressivement dans le projet global du club. Nous créons les conditions pour favoriser l’émergence de joueurs à potentiel vers le haut niveau. Cela requiert de partager une vision du projet et de développer une organisation extrêmement précise à tous les niveaux du club.

La qualité des projets tient beaucoup aux hommes et aux relations qu’ils entretiennent. Dans ce sens, il faut également souligner la qualité des relations qui se créent entre les secteurs formation et professionnel. Mickaël Landreau et son staff tiennent un rôle primordial car ils doivent composer avec 2 idées : 1) le développement de jeunes joueurs talentueux mais encore inexpérimentés et 2) l’obtention de résultats sportifs élevés à court terme. Il faut réussir à prendre de la hauteur par rapport à des performances individuelles quelques fois moyennes ou irrégulières qui peuvent même affecter les résultats de l’équipe à court terme. Nous faisons le pari du devenir : ces jeunes joueurs vont très vite capitaliser sur leurs réussites et erreurs pour progresser vers des niveaux de performance beaucoup plus élevés quelques semaines ou mois plus tard. Cette posture très particulière dans un monde du résultat immédiat, tient pleinement si les joueurs que nous recrutons et/ou formons sont passionnés de football et pleinement conscients que leur progression dépend avant tout d’eux-mêmes.

Cette année, nous avons vu l’émergence de plusieurs jeunes chez les professionnels…
Les entrées dans le groupe professionnel se font en fonction du développement des jeunes joueurs et de la dynamique de l’équipe de L2. L’inter-saison est un moment privilégié car nous pouvons construire l’effectif à distance des exigences de la compétition et nous bénéficions d’une fenêtre de transfert qui nous donne une plus grande marge de manoeuvre. Plusieurs joueurs issus du groupe réserve sont entrés dans le groupe en cours de saison dernière, d’autres sur ce départ de saison. Nous proposons également à quelques joueurs de faire la préparation avec le groupe afin de mieux appréhender leur niveau de performance. A l’issue des 6 semaines de préparation, nous faisons un point et redéfinissons le parcours si nécessaire. Ce dernier est très singulier, chaque joueur présente ses propres caractéristiques. Certains peuvent aller très vite et avoir un niveau de performance très élevé à 17 ans, d’autres doivent opérer un processus de maturation plus progressif et vont émerger à 20 ans voire plus tard. Nous nous adaptons en fonction de chacun et imaginons le parcours le plus ajusté si nous pensons que le joueur peut réussir à terme, y compris par une stratégie de prêt. Nous avons aujourd’hui beaucoup d’exemples pour illustrer la réussite de chacun des parcours et cela est très inspirant et modélisant pour les joueurs qui se trouvent aujourd’hui dans notre structure.

Quels sont les objectifs du Centre cette saison ?
La finalité du centre de formation est très claire : il ne s’agit pas comme cela est souvent véhiculé par les commentateurs ou observateurs divers, de construire des effectifs compétitifs pour évoluer en U15 DHE, U17 nat., U19 nat. ou pour se donner les moyens de remporter une coupe Gambardella. Cela peut être rassurant sous certains aspects, mais il s’agit dans ce cas d’une stratégie à court terme à laquelle nous n’adhérons pas.Par exemple, l’Olympique Lyonnais qui est reconnu comme étant un des meilleurs clubs formateurs en Europe n’a pas remporté la coupe Gambardella depuis plus de 20 ans.

Notre objectif est de créer un environnement à la fois bienveillant et exigeant permettant l’émergence de joueurs talentueux à la fin du processus de formation et au moment de l’exercice en professionnel, pas avant. Nous nous engageons chaque jour pour aider chaque joueur à devenir meilleur dans le contexte de l’équipe.

Nous sommes ainsi cette saison comme les précédentes, dans un processus d’amélioration continue, en fonction des expériences passées, de nouvelles initiatives apparaissent dans chacun des aspects de l’environnement du joueur : projet de jeu, feedback vidéo et statistique, accompagnement psychologique, parcours de compétition, structure des effectifs, dispositifs de responsabilisation des joueurs, …

Notre modèle de formation est nécessairement original puisqu’il s’appuie à la fois sur les piliers identitaires du FCL (le jeu collectif, les valeurs éducatives, la maitrise du 4-4-2, …) et s’enrichit continuellement de concepts innovants que nous développons en interne ou que nous allons chercher à l’extérieur en football ou dans d’autres activités sportives. La stabilité de l’équipe de formation assurée par l’engagement du président et de la direction nous permet de conserver un cap malgré les difficultés sportives récentes.

En quoi consistera le groupe Avenir la saison prochaine ?
Nous nous appuyons sur 2 axes forts concernant notre politique de recrutement : 1) recruter essentiellement des joueurs immatures, 2) travailler avec des effectifs réduits en sachant que nous ne recrutons jamais pour construire une équipe. Nous recrutons parce que nous avons la conviction que le joueur qui va nous rejoindre peut réaliser un parcours de formation ambitieux qui va potentiellement lui permettre d’atteindre les meilleurs niveaux nationaux au stade adulte.

Nous avons dû adapter notre parcours de compétition en conséquence, initialement en transformant notre équipe U19 nat. en R1 sénior puis en évoluant, cette saison, vers une équipe Avenir extraite des championnats. Il s’agira de donner plus de souplesse au calendrier des matchs et d’enrichir le panel d’expériences de jeu (vs 19 nat., R1, N3, sélections diverses).

Quelle analyse as-tu fait du Tournoi Européen des Centres de Ploufragan (3ème) ?
Nous apprécions ce tournoi car il permet d’accélérer le processus d’exposition à la compétition puisque nous jouons 4 matchs en 3 jours (EAG, Besiktas, ASM et SRFC). Les temps de jeu sont bien calibrés (2×25’) et les oppositions variées. Cela nous permet de nous confronter à différents problèmes de jeu, d’en faire l’analyse grâce la vidéo puis de nous projeter très rapidement vers le match suivant, c’est d’une grande richesse pour les joueurs. Cela requiert une grosse activité du staff, mais le jeu en vaut la chandelle. Nous avons évolué cette saison car nous avons fonctionné en staff élargi incluant les 5 éducateurs qui travaillent avec les U16 jusqu’à la réserve (Arnaud Le Lan, Erwann Le Postec et moi-même pour la réserve et Julien Meilhac & Benjamin Genton pour le groupe formation).  Cela permet de bien partager les principes de développement et d’assurer la continuité entre les différents groupes, les mises à jour régulières sont nécessaires car la méthodologie s’enrichit continuellement.

Il est difficile de tirer des conclusions à partir de résultats d’un tournoi de jeunes car l’expérience nous montre que la compétition de N2 à laquelle les joueurs vont être confronté dans les prochaines semaines, est extrêmement exigeante et peu en rapport avec les conditions du tournoi. Néanmoins, notre jeu dégage une identité certaine et nous sommes contents de vérifier que cela se concrétise d’année en année.

Et celle des matches amicaux?
En dehors du tournoi (4 matchs), nous avons joué 3 matchs amicaux vs Nantes (N2), Le Mans FC (N) et le VOC (N2). Nous ne pouvons pas préparer une équipe réserve comme le font traditionnellement les équipes de N2 car les objectifs et les contraintes sont très différentes. Le match du Mans a été très utile car confronté à une équipe de niveau supérieur et un peu en avance sur sa préparation, nous avons senti la différence en terme de vitesse et de qualité de joueurs. C’était une balise hyper intéressante pour nos jeunes joueurs. Nous savons par ailleurs que les matchs amicaux, s’ils peuvent des indications sur certains joueurs ou phases du jeu, ne disent pas grand chose des réalités de la compétition. Nous en saurons bien plus à l’issue du premier mois de compétition.

Vous avez affronté Poissy (1-1) puis Vannes (0-2) lors de vos deux premières rencontres officielles. Qu’en avez-vous tiré comme bilan ?
Nous sommes en phase de construction d’un nouveau projet collectif car seulement 3 des 10 joueurs de champ titulaires alignés durant ces 2 rencontres ont réalisé une saison pleine avec nous l’an passé. Il faut aussi s’aguerrir individuellement à ce niveau de compétition car plusieurs joueurs nés en 2000 par exemple, prétendent cette année à devenir des cadres de l’équipe alors qu’ils n’ont fait que quelques apparitions la saison passée. Nous démarrons une nouvelle expérience et il faut un peu de temps pour parvenir à trouver l’efficacité individuelle et collective. Le jeu de l’équipe et les performances individuelles subissent des fluctuations pour le moment et cela a un impact sur le résultat final. Ce que nous voyions des qualités des joueurs et leur investissement au quotidien, nous laissent penser que nos performances vont s’améliorer dans les prochaines semaines et que nous aurons à ce moment là de meilleurs résultats.

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